Parce qu’il n’est peut-être pas facile pour tout le monde de se retrouver au milieu des 80 artistes du best of singles 2008, voilà un BEST OF ALBUMS. Un classement entre parenthèses (pour faire plaisir aux inconditionnels de la hiérarchie) mais surtout une brève description de 20 albums à retenir absolument cette année. Répartis en 4 catégories, aussi informelles soit elles, de 5 albums, une aide à l’achat avec les albums qui ont le plus squatté mon lecteur mp3 l’année dernière. C’est parti…
LES RETOURS GAGNANTS
Portishead – Third (# 1)
Plus de 10 ans d’absence et un retour monstre. Album attendu mais à la hauteur. Portishead a su évoluer et placer la barre très haute. Plus sombre, plus rugueux, plus inquiétant, l’exploration est à son paroxysme et la qualité à son summum. Indéniablement l’album de l’année de mon côté.
Girls In Hawaii – Plan Your Escape (# 5)
5 ans après leur excellent (et spontané) From Here To There, ce magnifique Plan Your Escape respire les forêts des Ardennes et fourmille de sons de toute nature. Votre compagnon d’évasion indispensable.
Goldfrapp – Seventh Tree (# 12)
Partis dans on ne sait quel délire avec Black Cherry et surtout le très décevant Supernature, Alison Goldfrapp et Will Gregory reviennent à leurs premiers amours : ce Seventh Tree évoque la simplicité déconcertante de Felt Mountain. Quel bonheur de revenir au début des années 2000!
Alain Bashung – Bleu Pétrole (# 14)
La chanson française à son summum : cet album écouté sur le tard est un petit joyau et n’est pas dans ce top pour respecter le quota français. Il le mérite.
Martina Topley-Bird – The Blue God (# 17)
L’ex-égérie et compagne de Tricky a cette année dépassé le maître. 5 ans après le mélancolique Quixotic, elle nous livre un album avec un son pop et blues, sans totalement oublier le trip-hop. La collaboration avec Danger Mouse, moitié de Gnarls Barkley, a porté ses fruits et aboutit à un lumineux bijou plein d’espoir.
LES SENSATIONS
Emily Jane White – Dark Undercoat (# 2)
Si Catpower a signé en 2008 un opus de reprises légèrement décevant, c’est bien du côté d’Emily Jane White qu’il faut aller chercher la merveille folk de l’année. Berçant beaucoup de mes voyages en train, cet album est tout simplement mon coup de coeur de l’année. Somptueux et apaisant.
MGMT – Oracular Spectacular (# 3)
Sur MGMT, on pourrait débattre des heures. Mais si un groupe a tout emporté sur son passage cette année, c’est bien eux. Je leur pardonnerai tout et je retiendrai juste l’extraordinaire emballement que m’ont procuré tout au long de l’année Kids, Weekend Wars, Time To Pretend, Electric Feel et toutes les autres. Chapeau bas.
Santogold – Santogold (# 6)
Si 2007 était l’année MIA, 2008 est bien celle de Santogold. Omniprésente toute l’année (en solo, avec Diplo pendant l’été, pour Converse), cette album est une fusion jubilatoire des genres qui transporte tout sur son passage. Le genre de trucs qui devraient bercer tous nos réveils difficiles.
Cut Copy – In Ghost Colours (# 7)
Malgré une grosse concurrence, Cut Copy est le meilleur arrivage d’Australie de l’année. Une électro-pop mélodique à souhait, dansante et émotionnelle faisant appel au passé au présent et au futur. Waouh !
Vampire Weekend – Vampire Weekend (# 10)
Un concentré de tubes et d’énergie aux chansons instantanées véritable trait d’union entre les Etats-Unis et l’Afrique. Une pop fraîche, novatrice et immédiate.
LES VALEURS SURES
TV On The Radio – Dear Science (# 4)
Le 3ème album de TV On The Radio est certainement le plus mauvais. Mais la force de la bande de Brooklyn c’est d’être au dessus du lot et ça n’empêche donc pas à Dear Science de squatter le lecteur mp3 et de s’imposer comme un vrai indispensable de l’année. Impressionnant !
Castanets – City of Refuge (# 9)
Coup de coeur 2007 avec In The Vines, Castanets a déjà récidivé fin 2008. La voix ténébreuse mais magistrale de Raymond Raposa vous emmène dans des univers tourmentés certes mais tellement contemplatifs. Intimiste et magnifique.
The Kills – Midnight Boom (# 11)
Energique. Rock. Pêchu. Rythmé. Minimaliste. Le duo nous a sorti un album grandiose à la frontière des genres (hip hop/rock/électro). Une belle et grosse claque.
The Dears – Missiles (# 13)
Si le dernier album Gang of Looser était plutôt légèrement en retrait, Missiles signe le retour de The Dears au sommet de leur art, ou au moins pas très loin. Par des compositions somptueuses, les montréalais délivrent un album aux multiples facettes et aux délices subtiles.
Ratatat – LP3 (# 18)
Si M83 aurait pu rafler la mise de l’album d’ambiance atmosphérique, c’est Ratatat qui lui souffle le prix. On peut reprocher ce qu’on veut à cet album (notamment de ne pas être à la hauteur des anciens), mais force est de constater que si on rêve d’une bande son sans parole pour s’imaginer les mondes les plus merveilleux, on est ici sur un nuage.
LES AUTRES INCONTOURNABLES
Bon Iver – For Emma, Forever Ago (# 8 )
Le type de songwriter qui fascine vite et aussitôt. C’est pas qu’on lui souhaitait sa séparation d’avec Emma, mais à l’écoute d’une telle beauté on ne peut que difficilement dissimuler notre joie. Chez lui, dépression et création vont de pair c’est après 3 mois d’isolement que sort cette pure merveille.
Calvin Harris – I Created Disco (# 15)
Même s’il a fallu vérifier, la sortie française de I Created Disco date bien 2008. En convoquant les vieux fantômes du disco et en ressuscitant son Amiga, ce jeune écossais nous a livré cette année un album totalement décalé et surtout terriblement jouissif.
Fuck Buttons – Street Horrrsing (# 16)
Totalement inaccessible aux premiers abords, Fuck Buttons sait délivrer ce “je ne sais quoi” qui les rend fascinant. Noisy, nerveux, cacophonique parfois, c’est bizarrement apaisé qu’on ressort de cet album de purs explorateurs.
Poni Hoax – Antibodies (# 19)
Entre bombe électro et mélodies sous influence Joy Division ou New Order, le second album des parisiens de Poni Hoax est un grand cru dans lequel il faut absolument plonger. Ils remettent au gout du jour la cold wave des années 80 et ça fait du bien.
Metronomy – Nights Out (# 20)
Sorte de pop abstraite totalement groovy, Metronomy est ce genre de groupe unique qui vous rende vite accroc et qui font danser votre corps avant que vous puissiez vous en rendre compte.
Et pour vous? N’hésitez pas à profiter des commentaires pour donner vos tops (1, 5, 10, 20 ou plus) de l’année…